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Comment le retour de l’inflation va faire baisser la valeur de votre patrimoine?

Les deux années de pandémie et le retour de la guerre en europe ont eu raison de la longue période des taux d’intérêt bas pendant 40 ans créant ainsi une situation économique inédite.

NOUS ASSISTONS À UN CHANGEMENT DE PARADIGME PROFOND :

LES DEUX ANNÉES DE PANDÉMIE ET LE RETOUR DE LA GUERRE EN EUROPE ONT EU RAISON DE LA LONGUE PÉRIODE DES TAUX D’INTÉRÊT BAS PENDANT 40 ANS CRÉANT AINSI UNE SITUATION ÉCONOMIQUE INÉDITE.

Depuis les années 80 les taux d’intérêts n’ont cessé de baisser et avec son corollaire l’inflation qui s’est rapprochée des niveaux les plus faibles jamais enregistrés puisqu’atteignant 0,9 % dans les années 2012 2013, et même 0% en 2015, favorisant l’apparition de taux d’intérêts négatifs pour les dépôts dans certaines banques des pays européens ces dernières années. Par exemple, chez ING Luxembourg, notre compte était taxé dès que l’on atteignait ce seuil de 1M de dépôts à hauteur de 0.2%.

La conséquence sur les retraites en France à été une longue période de non-revalorisation des pensions faisant baisser lentement le niveau de vie des retraités et permettant de maitriser le dérapage budgétaire des retraites en se contentant de réformes à la marge de type paramétriques (apparition du bonus-malus par exemple).

Dans le même temps et surtout depuis la crise des Subprimes (2009/bulle immo USA) et les politiques accommodantes des banques centrales qui ont suivi en inondant de cash les économies occidentales (la masse monétaire mondiale a été multipliée par 8 en 10 ans, doublant rien que sur l’année 2020 source banque de france ), les salaires n’ont fait que stagner pendant qu’emprunter n’avait jamais été aussi attractif et facile (pour ceux qui en avaient les moyens et connaissaient les procédures bancaires), favorisant ainsi la rente au détriment du travail, creusant un peu plus par la même occasion les inégalités sociales.

Nombreux alors étaient les économistes qui expliquaient que les salaires n’augmentant pas et l’accès au crédit étant facile, l’inflation allait se loger dans les marchés financiers et dans l’immobilier. C’est exactement le vécu de nombreux travailleurs français médians qui ne parvenaient pas à accéder au crédit pour s’offrir leur logement ou créer un matelas d’épargne en bourse (même si cela n’est pas dans la mentalité française).

     

Des salaires faibles créent dans notre régime de retraite par répartition des ressources faibles puisque notre système de retraite repose sur un transfert des actifs vers les retraités.

Les réunions que nous organisons avec les clients EOR que nous avons mis à la retraite au cours des 25 dernières années me permettent d’affirmer que tous les retraités d’aujourd’hui sont unanimes : en 20 ans ils ont une baisse de pouvoir d’achat d’environ 25 %. Très concrètement, cela s’est traduit par un changement de comportement forcé sur lequel mes clients attiraient mon attention: pour maintenir leur niveau de vie certains se sont mis à louer leur résidence secondaire, d’autres ont commencé à effectuer des retraits dans leur assurance vie, d’autres encore vendre leur immobilier locatif (dont le rendement toutes déductions faites est de 1% tout au plus), les plus avisés ont fait de l’immobilier locatif commercial ou investi massivement en SCPI ou du private equity.

LE RETOUR DE LA VALEUR TRAVAIL ET LA FIN DE LA RENTE FACILE

Une augmentation des salaires sera déjà un bon point pour la retraite de solidarité nationale dite retraite par répartition et le retour de l’inflation va dégonfler la bulle financière de la bourse et la bulle immobilière du logement. Pour les Français détenteurs d’un certain patrimoine immobilier et financier il va falloir s’attendre à voir sa valeur diminuer, et nous sommes à la veille d’une contraction des patrimoines voire récession patrimoniale.

Comme tout changement économique profond et quasiment incontrôlable il sera impératif de s’adapter tant au niveau individuel que collectif, et nos politiques vont devoir évoluer pour piloter ce changement de paradigme sans révoltes sociales de type gilets jaunes à répétition. La France en est-elle capable ? Rien n’est moins sûr car avec un secteur public qui absorbe à lui seul la moitié de la richesse produite les marges de manœuvre sont faibles et le peuple de France s’est malheureusement habitué au quoi qu’il en coûte sans en mesurer ni son coût réel, ni ses conséquences à long terme.

LES SIGNES AVANT-COUREURS QUI NE TROMPENT PAS :

L’obligation faite aux banques par le ministère de l’Économie et des finances de devoir renforcer leurs fonds propres pour la fin de l’année 2022 cf article de l’AGEFI ci-dessous, expliquant comment Bruno Lemaire est à la manœuvre;  le désinvestissement massif des Américains en Europe qui explique la baisse continue des bourses européennes depuis quelques mois et dont l’inversion de tendance n’est pas au programme avant la fin de l’hiver prochain sont autant de signes que les gestionnaires de fonds anticipent tant bien que mal.

La nouvelle urgence de faire la réforme des retraites qui a resurgit brutalement pour repousser l’âge de retraite à 65 ans comme le préconise le gouvernement. Même si la réforme est nécessaire, il faudrait enfin trouver des marges de manœuvres qui n’impacteront- pas celles et ceux pour qui aller jusqu’à 65 ans est très compliqué physiquement : les professions exposées comme les femmes de ménage, les personnels des chantiers et exposés aux conditions climatiques, les ouvriers dans les usines, les professions manipulant des charges lourdes etc.

SOURCES

https://lesobservateurs.ch/2022/09/15/les-investisseurs-americains-se-retirent-de-leurope-affaiblie-par-les-sanctions/

https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/wall-street-au-bord-de-la-crise-de-nerfs-1788602

https://www.agefi.fr/banque-assurance/actualites/quotidien/20220916/banques-devront-augmenter-leurs-reserves-capital-349620

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